Caro Fashionews

PETER PHILIPS – number 7

Tous les blogs, ou presque, parle des nouveaux vernis Chanel, les KHAKI ! Mais au fait, qui se cache derrière la création du maquillage Chanel ?

Réponse : un homme, belge en plus (clin d’oeil aux bloggeuses belges et plus spécialement à Cahier des tendances liégeoises… !)

Peter Philips - directeur artistique de Chanel Maquillage depuis le 1er janvier 2008.

Etudes

Peter Philips est diplômé de l’Académie des Arts d’Anvers.

1ère expérience professionnelle

Habilleur dans les coulisses des défilés parisiens, il se rend compte qu’il n’est pas attiré par la création de vêtements mais par le maquillage. D’autant plus qu’il y a beaucoup plus de débouchés dans le make-up que dans le stylisme. Cette expérience backstage lui fait donc découvrir le métier de maquilleur, qu’il pratiquait jusqu’alors en amateur avec ses amis.

Début de carrière comme maquilleur

Il s’oriente alors vers la profession de maquilleur, et commence par le bas de l’échelle, en «acceptant tout, même les pubs pour des lessives ».

Peter Philips se révèle extrêmement talentueux, et passe rapidement maquilleur de mode.

Son style

Il se distingue par une utilisation de matériaux atypiques dans ses maquillages, comme des plumes, des perles ou des tissus. Il préfère les maquillages extrêmes, «plus faciles à réaliser que le make-up classique ».

Faux cils (2009)

Son plus grand coup médiatique

Un make-up fait de dentelle représentant Minnie Mouse pour le photographe Irving Penn, une photographie qui a fait le tour du monde et qui lui a ouvert «les portes des magazines branchés» et les studios des plus grands photographes de mode.

Consécration

Make-up artist brillant à l’international, Peter Philips est régulièrement sollicité pour maquiller des modèles lors de séries mode de magazines. Il collabore régulièrement avec i-D Magazine, les éditions italienne, japonaise, française et anglaise de Vogue, W Magazine, Interview, Fashion Rocks, 10 Magazine ou encore le Harper’s Bazaar, travaillant ainsi aux côtés de célèbres photographes comme Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin, Patrick Demarchelier, Willy Vanderperre, Steven Klein, Richard Burbridge, Karl Lagerfeld ou Craig McDean.

En 2006 et après plusieurs années de collaboration avec Chanel, il rejoint la direction artistique du maquillage de la maison française. Il fait ses armes aux côtés de Dominique Moncourtois et Heidi Morawetz, les directeurs artistiques de Chanel Cosmetic de trente ans de la marque.

Karl Lagerfeld ne tarit pas d’éloges à son propos : « Peter Philips n’est pas seulement un excellent maquilleur, il a également l’habilité de créer le teint parfait. La première fois où j’ai travaillé avec lui, j’ai d’emblée été fasciné par son art ».

Pour Maureen Chiquet, la directrice générale de Chanel : «Peter a montré son habilité à capturer l’essence et l’esprit mêmes de la marque. Sa créativité exceptionnelle, son sens de la perfection et son attention envers les moindres détails ont contribué à sa renommé internationale». Sans surprise, ce make-up artist de talent parvient à faire perdurer le style classique et moderne de Chanel dans ses gammes de cosmétiques. En effet, sa première gamme de produits pour Chanel en août 2008 reste dans la lignée du travail de ses prédécesseurs. Comme il le dit, «Chanel n’a pas à se réinventer tous les ans, elle est déjà classique».

Défilé haute couture printemps-été 2008

Extrait de l’interview donnée à L’Express

Comment êtes-vous entré chez Chanel?

Tout s’est fait de manière très naturelle. Je maquillais déjà en free-lance sur les défilés Chanel, sur les campagnes de publicité de la marque avec le photographe Patrick Demarchelier. J’avais déjà fait des shootings avec Karl Lagerfeld en plus de mon travail pour Givenchy, Estée Lauder ou Armani. Les dirigeants de Chanel cherchaient quelqu’un qui appartienne à la nouvelle génération de maquilleurs et ils ont fait appel à moi. J’ai travaillé pendant plusieurs mois auprès de Dominique Moncourtois et Heidi Morawetz. La transition s’est faite en douceur.

Comment intégrer l’héritage de la maison Chanel tout en étant innovant?

Chanel est une griffe classique avant-gardiste, tout comme l’était Mademoiselle Chanel. En termes de make-up, elle a su proposer des rouges à lèvres innovants, un packaging ultrachic, des produits éphémères en éditions limitées, elle a su imposer le vernis noir… Elle a toujours eu une longueur d’avance.

Mais quelle est donc la Peter Philips touch?

Je suis très travailleur. Ma force, c’est ma base mode. Je suis diplômé de l’Académie d’Anvers. Je respecte le travail des autres. Je ne m’impose pas, mais, si je crois en une idée, je peux me montrer ferme. Parfois, je plonge dans des recherches très créatives… Vous souvenez-vous du masque de Mickey que j’avais réalisé en dentelle de Chantilly et qui avait été photographié par Irving Penn?

Vous avez commencé par la mode. Comment en êtes-vous venu au maquillage?

J’ai assisté à des défilés de créateurs belges à Paris et, lorsque j’ai vu le savoir-faire des équipes de maquilleurs, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire dans ce domaine. C’était en janvier 1995. Je me suis alors donné trois ans; j’ai d’abord travaillé en Belgique, mais surtout pour des magazines néerlandais. J’ai fait mon premier défilé avec Veronique Branquinho. Puis j’ai poursuivi avec Olivier Theyskens, au moment où il a «explosé», ainsi qu’avec Raf Simons. Je suis ensuite parti pour Londres, pendant un an, et enfin pour New York, où ma carrière a décollé. Ma première couverture de Vogue France, avec Christy Turlington, remonte à six ans. Je me suis lancé comme maquilleur à l’âge de 28 ans. Cela fait douze ans déjà; tout est allé très vite. Il faut dire que je n’ai fait que travailler: j’ai pris seulement quatre ou cinq semaines de vacances pendant cette période!

Quels sont vos créateurs préférés?

Assurément Dries Van Noten. Je suis inspiré par ses couleurs… J’apprécie Martin Margiela aussi: il a changé la mode, la manière de porter le vêtement. C’est grâce à lui que l’on a commencé à faire des expérimentations…

… Quelle est, selon vous, la place du maquillage dans la mode?

C’est une partie essentielle de la mode. Je transporte avec moi une valise pleine de produits de maquillage. Elle contient aussi un petit pot vide. C’est nécessaire d’utiliser un pot vide. Il n’est pas toujours obligatoire de faire quelque chose. Ne pas maquiller, c’est déjà du maquillage…

Sources :
– ykone.com
– lexpress.fr
– vogue.fr

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4 Responses

  1. Tes articles sont toujours bien étayés et d’une grande qualité! Bravo! Et merci pour le clin d’oeil! 😉 Bizzz belges

  2. rossovelvet dit :

    Super portrait, merci pour toutes ces infos!!

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