Caro Fashionews

Un panama pour le retour du soleil

Au détour des allées de l’Outlet à Aubonne, j’ai mis la main sur ce joli panama avec un ruban qui rappelle les couleurs Gucci à la boutique Corso Italia.

Mais au fait, qu’est-ce qu’un Panama?

Le panama est un chapeau d’origine équatorienne. Il est connu surtout dans sa forme à large bord style borsalino, qui se distingue par sa grande finesse. Il est traditionnellement soit de couleur ivoire garni d’un ruban marron (ou noir), soit blanc garni d’un ruban noir. Il est entièrement réalisé en fibres naturelles et confectionné à la main.

Le panama est une matière – une fibre de jeunes pousses de palmiers (carludivia palmita) d’Equateur, dont on tire la paja toquilla.

Le panama est une des composantes traditionnelles et séculaires des tenues vestimentaires d’un certain nombre de tribus du sud de l’Équateur. Certains panamas de qualité supérieure peuvent exiger plus de six mois de fabrication (jusqu’à dix mois de tissage). Il existe trois façon de tisser les panama : brisacuenca, et montecristi (Montecristi est une bourgade de la région de Manabi, entre la côte Pacifique et les Andes, d’où sont originaires les panamas) ; chaque façon a son point de tissage particulier et sa position pour le confectionner ; se tisse assis à Cuenca mais debout à Montecristi, penché sur son ouvrage.

Certains modèles de panama très fins et très hauts de gamme peuvent se plier et se rouler, tandis que d’autres d’aussi bonne facture ne le peuvent pas car ceux-ci sont apprêtés, ce qui a pour conséquence de rigidifier la paille afin de conserver des années durant leur forme d’origine.

Un peu d’histoire…

Les découvertes archéologiques de la culture Valdivia confirment la présence de chapeaux de paja toquilla en 4 000 av. J.-C. ; les Espagnols le découvrent au xvie siècle suite à la colonisation de l’Équateur. Devant une telle finesse de tissage, ils croient qu’ils sont fabriqués avec la peau des ailes de chauves-souris.

Pour la première fois, en 1855, à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris, le chapeau de paille est présenté en France avec une collection qui impressionne les Européens par la finesse de son tissu.

Pendant la construction du canal de Panamá, des ouvriers du monde entier acquièrent les chapeaux de paille équatoriens pour se protéger du soleil. Panama sert de vitrine commerciale à l’Amérique du Sud. Le chapeau de paille est baptisé panama malgré son origine équatorienne. En 1906, Théodore Roosevelt porte ce chapeau lors de sa visite aux chantiers du Canal et contribue à populariser le « Panama Hat » (chapeau Panama), auparavant traditionnellement appelé « Sombrero de Paja Toquilla » (chapeau de paille).

Elaboration

Le tisseur de Panama travaille debout, penché sur l'ouvrage. Le tissage présente un aspect en chevrons.

  1. Matière première : la carludovica palmata ou paja toquilla est une feuille de palme poussant en Équateur. Les Équatoriens préfèrent parler de sombrero fino de paja toquilla plutôt que de panama.
  2. Récolte : les cœurs sont transportés à dos de mules jusqu’aux villages.
  3. Préparation : d’habiles mains séparent la palme en fibres fines.
  4. Cuisson ou séchage : à Cuenca, la paille est bouillie pour éliminer la chlorophylle alors qu’à Montecristi, elle est séchée au soleil et blanchie à la fumée de soufre.
  5. Tissage : les maîtres artisans classifient la paille et procèdent au tissage qui dure jusqu’à 6 mois.

Filed under: Accessoires, ,

Anciens articles

Points d’intérêt

J’écoute …

Translate the blog

Entrer votre adresse e-mail pour vous inscrire à ce blog et recevoir les notifications des nouveaux articles par courriel.

Rejoignez les 216 autres abonnés
bloglovin